Ancestors: The Humankind Odyssey est un jeu de Patrice Désilets, le créateur du premier Assassin’s Creed. Remercié par Ubisoft en 2010 puis de THQ Montréal en 2013, il monte Panache Digital Games pour pouvoir travailler sur son nouveau jeu dont nous allons parler aujourd’hui.
Ancestors: The Humankind Odyssey nous place au milieu d’une jungle africaine, plus de dix millions d’années avant notre ère, dans la peau d’un primate se rapprochant énormément du chaînon manquant de l’humanité. Poilu, de grands bras, des pouces opposables et une très forte curiosité.
Un début déroutant
Alors que le jeu commence, nous sommes directement prévenus : nous ne serons pas aidés durant le jeu. En effet, en plus du texte expliquant que l’évolution n’est pas inscrite dans le marbre, nous découvrons que nous n’avons pour seul aide que le tutoriel si nous avons choisi de l’afficher. Pas de missions avec repère, pas de carte, juste un objectif vague : évoluer.
Avec notre jeune primate cherchant à rejoindre le repère du clan, nous découvrons que chaque touche de la manette agit sur un sens. Une fait appel à notre intelligence pour reconnaître et mémoriser des point d’intérêt, une autre touche fait appel à l’odorat et une troisième se concentre sur l’ouïe. La dernière se concentre sur des actions spécifiques comme la course, le saut ou ramasser des objets.
C’est à partir de cela que l’aventure de notre clan commence.
Nous devons donc apprendre, découvrir, explorer, tester, faire des bébés pour que notre clan puisse développer des caractéristiques propres à son évolution, être plus efficace et comprendre, petit à petit, le monde qui l’entoure. À force de prendre des objets dans la main, la motricité augmente. À force d’écouter, de sentir, de reconnaître, les sens deviennent plus affûtés.
La nouvelle génération meilleure que l’ancienne
Bien sûr, pour développer ces nouvelles capacités, le clan à besoin des enfants de la nouvelle génération qui jouent le rôle de catalyseurs neuronaux. Une jauge d’essence neuronale se remplit lorsque vous faites des découvertes ou bien des outils à proximité d’enfants. Jauge qui servira à débloquer les nouvelles capacités qui apparaîtront à force de répéter la fabrication d’outils et l’utilisation des sens.
Certains de ces enfants ont d’ailleurs des prédispositions naturelles qui se développeront lorsqu’ils deviendront adultes ce qui permettra à la génération suivante d’avoir une capacité qu’elle aura toujours dès la naissance.
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Pour débloquer ces différentes capacités, il suffit de s’allonger sur une paillasse et d’accéder à l’interface évolution. Cette dernière permet d’accéder à trois onglets correspondant à trois échelles différentes d’évolution.
- Neuronale : qui permet de se concentrer sur le primate actuel en y dépensant votre essence neuronale dans des nœuds qui débloqueront certaines capacités et les amélioreront.
- Génération : qui permet de bloquer certains nœuds pour qu’ils restent lors du passage à la génération suivante, chose qui se fait dans le même onglet. Il faudra alors débloquer de nouveau les nœuds qui nous n’avons pas choisi. Le changement de génération fera un bond de quinze ans faisant devenir les enfants adultes, les adultes anciens, et les anciens squelettes.
- Évolution : qui permet de faire un bond bien plus grand dans le temps en fonction de toutes les évolutions passées. Les morts, les naissances, les découvertes et les outils utilisés sont pris en compte pour faire gagner quelques années bonus dans le but de d’aller le plus loin possible sur la frise chronologique. Ce bond dans le temps fera aussi évoluer le terrain qui demandera de nouvelles explorations ainsi que de nouvelles découvertes à faire.
En bas de la chaîne alimentaire
Bien sûr, les hominidés ne sont pas les maîtres de la jungle et plusieurs prédateurs sont prêts à les dévorer. Serpents, phacochères, lions, gros oiseaux et bien d’autres se jetteront sur les primates pour en faire leur repas. Mais ils ne sont pas leurs seules cibles car il est possible de les faire se chasser les uns les autres, nous laissant ainsi le champ libre pour nous échapper. Mais ce n’est pas le seul moyen puisqu’il nous est possible d’esquiver l’attaque du prédateur ou de contre-attaquer pour essayer de l’achever avant de le disséquer et récupérer de la viande.
Belles images mais manque de peaufinage
Bien que le monde dans lequel les hominidés évoluent soit plutôt beau, on peut voir qu’il manque certaines choses qui peaufineraient la beauté générale des graphismes. Certaines ombres sont plutôt brutes et certaines modélisations semblent ne pas avoir été totalement terminées. Pourtant, les animations des différents animaux sont très bien programmées puisqu’elles nous permettent de comprendre de quoi ont besoin les hominidés solitaires, ceux que l’on peut inviter à rejoindre notre clan en leur donnant ce dont ils ont besoin.
On peut, en revanche, saluer certaines idées des développeurs qui proposent une bonne image de la peur lorsque les bébés s’éloignent du camp ce qui représente la Peur de l’Inconnu.
Le son au centre de tout
Sur toute la durée de nos explorations, une légère musique nous accompagne mais les principaux sons que l’on peut entendre sont la nature qui vit tout autour de notre personnage.
De plus, le Sound Design prend une place importante, car plusieurs interactions demandent un certain timing indiqué par un petit son, comme pour tailler une branche, toiletter un compère ou encore esquiver une attaque. De plus, chaque découverte et réussite se ponctuent d’une petite musique alternant entre le classique et le tribale.
Pour résumer, Ancestors : The Humankind Odyssey est une simulation qui propose dix millions d’années d’évolution tenant dans un dossier de 10 Go dans votre disque dur et qui adapte plusieurs types de gameplay au fil de l’évolution et mettant le Sound design au milieu du gameplay. Il propose, durant un temps de jeu assez immense, une expérience avec une liberté totale. Mais cette trop grande liberté peut bloquer certains joueurs qui se sentiront sûrement perdus et, avec le début du jeu et un « didacticiel » avare en aides, ils ne le seront pas moins sans oublier les visuels qui peuvent parfois laisser à désirer.