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Mot de Passe Perdu

Test de NEO The World Ends With You : Les Reapers reviennent à Shibuya

Lors de sa sortie en 2007, The World Ends With You avait fait son effet sur Nintendo DS. Un RPG original, se passant en milieu urbain, avec de bons graphismes, de bonnes musiques ainsi que son système de combat, qui a été porté le 12 octobre 2018 sur Switch. Et voici sa suite nommée NEO The World Ends With You qui a vu sur PS4 et Switch le 27 juillet 2021 ainsi que sur PC le 28 septembre de cette même année.

Le retour du jeu des Reapers

Nous reprenons donc l’histoire trois ans après les événements du premier opus. Le quartier de Shibuya est de nouveau en ébullition puisque les Reapers reviennent et ont l’intention d’organiser une nouvelle session de leur jeu diabolique.

Nous jouons donc Rindo Kanade et son ami Tosai «Fret» Furesawa qui se retrouvent impliqués dans cette compétition malgré eux.

La règle est simple : le jeu des Reapers dure une semaine entière et se joue en équipe. Celle qui termine première verra un de ses souhaits réalisés, quoi qu’ils puissent être. En revanche, celle qui arrivera dernière subira un châtiment. Pour marquer des points, il faut résoudre les énigmes de la journée mais surtout ramasser des badges sans quoi nos efforts seront vains. Rindo et Fret, novices jouant sous le nom de Wicked Twisters, devront faire face à d’autres équipes bien plus expérimentées.

Nous suivrons donc la progression de ce duo dans une histoire riche en surprises et remplie de personnages hauts en couleurs.

Direction Shibuya

NEO The World Ends With You se passe dans le quartier de Shibuya, divisé en différents secteurs. Pour jouer au jeu des Reapers, Rindo utilise un smartphone plutôt que les téléphones à clapet présents dans le premier opus. Il faut dire qu’en 14 années, les technologies ont évolué et le jeu le montre bien. L’histoire se déroule donc dans le Japon contemporain, en plein enfer urbain. Le terrain de jeu s’est également agrandi et permet ainsi l’exploration d ‘autres quartiers mais on ne peut s’empêcher de trouver les aires assez réduites malgré tout.

Bien entendu, tous les secteurs ne sont pas accessibles dès le départ, leur nombre augmentant au fil de l’histoire. Pour progresser, nous devrons scanner la zone où nous nous trouvons. Cela permet de voir les pensées des gens qui nous donneront des indices sur la marche à suivre. Il pourra toutefois arriver que certains soient en colère ou amnésiques, et il faudra pour cela utiliser les pouvoirs de nos coéquipiers pour les faire changer comme reconstituer une image mentale pour aider un PNJ à retrouver un de ses souvenirs avec Fret.

Mais scanner les zones fait aussi apparaître des avatars rouges et brillants, ce sont les symboles des échos, qui représentent les pensées négatives des gens, des ennemis à éliminer. Ces derniers entourent Rindo lorsqu’il passe à proximité et il faut appuyer sur le bouton pour déclencher le combat. On peut rassembler plusieurs échos en même temps, ce qui permet de récolter plus d’XP et de butin en contrepartie d’une difficulté qui augmente à chaque round.

Des combats dynamiques mais peu lisibles

Les combats se déroulent dans une arène où personnages et ennemis se déplacent librement. Les alliés peuvent s’équiper de badges qui serviront à déclencher différentes attaques en temps réel. On peut aussi profiter des faiblesses élémentaires des ennemis permettant d’augmenter les dégâts. Aussi, chaque badge possède une attaque propre, ce qui modifie la façon de jouer et chacun correspond à une touche particulière. Il faut donc être attentif lors de l’attribution des badges aux héros car deux d’entre eux ne pourront utiliser le même bouton.

De même, l’utilisation des attaques dépend d’un indicateur qui se vide petit à petit. Une fois arrivé à zéro, le personnage ne pourra plus agir pendant quelques secondes correspondant à un cooldown. Le but est d’enchaîner les combos pour maximiser les dégâts faits à l’ennemi. Lorsqu’un indicateur Garde la cadence apparaît et que vous changez de personnage à la volée en appuyant sur la touche correspondant à son badge, cela fera augmenter de 15% la jauge de Groove qui se trouve en haut de l’écran. Ce compteur augmente lorsque vous distribuez des coups mais diminue si jamais vous ne faites rien. Une fois à 100%, vous obtenez un bonus de puissance en appuyant sur la touche dédiée permettant de faire des dégâts deux à trois fois plus importants que la normale. Ça ne paraît pas comme ça mais cela sera très utile contre les boss. On peut aussi noter que l’équipe dispose d’une seule et unique barre de vie dont le total est la somme des HP de chacun. Si elle se vide entièrement, c’est le game over. Il existe cependant des badges permettant de la restaurer. Il est toutefois dommage que les combats manquent de lisibilité : en effet, les aires étant vastes, il est dur de voir si un de nos coéquipiers se fait prendre à parti par un autre adversaire. De ce fait, il arrive qu’on subisse des dégâts sans comprendre pourquoi mais, hormis cet écueil, c’est fluide, dynamique et bien pensé avec un système permettant diverses stratégies et une prise en main immédiate.

Complet et passionnant

L’évolution de l’équipe est particulière. Si combattre rapporte de l’XP, les changements de niveau de ce type ne feront augmenter que les HP. Pour les autres stats (dont celle de style), vous devrez remplir une jauge de satiété, visible en haut à droite de l’écran, stylisée comme une batterie de smartphone. Pour cela, vous devrez aller dans les différents restaurants du jeu, parce que combattre ça donne faim, et vous pourrez nourrir vos personnages. Vous pouvez voir à leur tête s’ils apprécient ou non le plat que vous leur donnez. C’est très important car cela influe sur la jauge de manière significative mais aussi sur l’évolution de vos stats individuelles. De plus, commander dans les restos permet aussi d’augmenter les relations et le rang VIP comme dans les différents magasins du jeu. Si vous prouvez votre fidélité, vous pourrez ainsi débloquer de nouveaux objets, badges, plats ou fonctionnalités en dépensant des points d’amitié (PA). Même si le système se montre assez singulier, ça ne l’empêche aucunement d’être très complet.

Du bon RPG Pop

Les graphismes en 2D de la Nintendo DS font maintenant place à un univers en 3D. Le tout est chatoyant, dans des styles très pop et art de rue, avec des couleurs vives, donnant au jeu un style unique, renforcé par l’utilisation du cel-shading. Ce jeu vous en mettra plein les yeux, c’est certain. Et ça tourne bien, en plus, le tout est fluide et ne ralentit jamais. C’est Tetsuya Nomura, bien connu des joueurs de Final Fantasy ainsi que de Kingdom Hearts, qui s’est chargé du chara design, et sa patte se ressent même dans certains Artworks pouvant rappeler ceux de KH. On appréciera aussi les cutscenes se déroulant sous forme de bande dessinée pour faire avancer le scénario. Le jeu conserve l’aspect cool du premier volet, branché et urbain. Mais ce n’est pas tout, parce que s’il est un régal pour les mirettes, le jeu ravira aussi les oreilles. Passant par du rock bien énervé, de l’électro ainsi que du hip-hop, la bande-son offre des morceaux plus variés que le précédent. Le jeu dispose également de voix en anglais ou bien en japonais, qu’on entend surtout lors des combats ou des cinématiques. Aussi, si le premier volet s’adaptait aux caractéristiques de la Nintendo DS, avec son écran tactile, le second n’a plus cette particularité. En revanche, le jeu se prend rapidement en main, même s’il faut se faire à l’ergonomie des menus assez particuliers avec sa navigation qui se fait à l’aide des boutons de tranche. Le jeu bénéficie de textes traduits en français et des efforts ont été faits pour rendre le langage très actuel, par exemple, avec de l’argot ou encore des TKT dans les messages téléphoniques pour ne prendre que ces exemples. Un bon point pour une aventure qui se boucle en une trentaine d’heures en ce qui concerne l’histoire principale mais si vous voulez tous les styles, tous les badges et autres choses à collecter, vous en aurez bien entendu pour bien plus. Et ce, sans compter les galères car certaines missions manquent d’indications car il il faut chercher de minuscules détails vu que la carte ne nous donne peu ou pas d’indices. Il pourra donc arriver de tourner en rond de temps à autre.

Une bonne tranche de plaisir

NEO The World Ends With You reprend bien la suite de son ainé. Il offre une formule réactualisée du premier opus, de nouveaux héros ainsi qu’une histoire encore plus passionnante. Si vous avez joué au premier épisode, vous serez ravis, et, pour ceux qui ne connaissent pas la licence, se lancer sur cet opus reste une bonne idée.

 

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